mardi 26 juin 2012

BILAN RIO+20



BILAN DE RIO+20

« On ne créera pas d’emplois sur une planète morte »

PAR SOPHIE CHAPELLE (25 JUIN 2012)

La conférence sur le développement durable à Rio n’aura servi à rien. Les États ne sont pas allés au-delà des habituelles déclarations d’intention. C’est loin d’être anecdotique. Les échecs successifs des conférences internationales sur les grands enjeux écologiques, du dérèglement climatique à l’épuisement des ressources, marquent la fin d’un monde où les tensions pouvaient se résoudre collectivement et pacifiquement.


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Les forces de l’ordre quittent l’enceinte des négociations officielles, laissant derrière elles pointer les pavillons des entreprises. A plusieurs kilomètres de là, les tentes du Sommet des peuples – la conférence alternative à Rio+20 – sont peu à peu démontées. Malgré la fatigue qui marque les visages, il faut dresser un premier bilan. Anabella Rosemberg s’occupe des questions environnementales pour la Confédération syndicale internationale (CSI) : soit 308 organisations syndicales, dont les deux principales confédérations françaises (CGT et CFDT).
Elle est déçue et en colère. Déçue face à l’incapacité des mouvements sociaux et des ONG de changer le cours des choses. « Nous n’avons pas été assez forts pour imposer nos alternatives, soupire-t-elle. Si nous ne prenons pas conscience de nos faiblesses, nous n’arriverons pas à faire bouger l’échiquier international, non seulement sur les questions environnementales, mais aussi sur les droits de l’homme, la démocratie, le développement, les libertés. » En colère face à la capitulation et à l’irresponsabilité des États. Arrivés le 20 juin à Rio, les chefs d’État et de gouvernement ont trouvé sur leur table un texte adopté la veille par l’ensemble des négociateurs. « Ils n’ont pas eu le courage de rouvrir ce texte pour lui donner plus d’ambition. On élit des gouvernements pour qu’ils prennent leurs responsabilités et non pas pour qu’ils arrivent à un sommet de l’ONU pour une photo », dénonce la responsable syndicale. Sa colère est largement partagée.
Capitulation des États
« Il n’y a pas eu d’arbitrage politique, confirme Laurence Tubiana, de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Les Brésiliens, qui ont porté ce texte, ont réussi à donner des gages aux différents groupes et ont vraiment mené d’une main de maître cette opération diplomatique. » En proposant un texte « à prendre ou à laisser », qui supprimait tous les passages suscitant des oppositions, le Brésil savait que l’Union européenne ne le refuserait pas. Personne ne voulait prendre le risque de rouvrir les débats qui fâchent. Résultat : la déclaration finale [1] énonce une succession de principes,« sans engagement prescriptif, encore moins contraignant, ni date de mise en œuvre », souligne l’association Attac.
L’accord table par exemple sur une limitation de la hausse de la température mondiale moyenne à 1,5 °C, de quoi rassurer les petits Etats insulaires (« Alliance of Small Island States »), directement menacés par les dérèglements climatiques [2]. Mais à côté, aucun objectif collectif pour restreindre les subventions aux énergies fossiles ou davantage taxer les carburants – ce qui aurait mécontenté les Etats-Unis – n’a été fixé. Quant à une taxe sur les transactions financières qui pourrait permettre de financer la transition écologique, elle n’y figure tout simplement pas. Comme le relève Le Guardian, le verbe « devoir » n’apparaît que trois fois tandis que le verbe « encourager » est cité près de 50 fois. Une illustration du manque d’audace politique.
« Un texte mou »
François Hollande, l’un des rares chefs d’Etat présents, a salué « l’appel à travailler à un accord sur la préservation des océans ». Mais de ce côté-là aussi,« nous avons un texte mou », rétorque Lucien Chabason, de l’Iddri. Il déplore« une grande faiblesse sur les pollutions, rien sur les pollutions telluriques (les pollutions charriées dans la mer par les rivières et les océans, ndlr) et, surtout, pas un mot sur l’offshore profond ». Alors que les grands groupes pétroliers forent de plus en plus profond pour extraire du pétrole, multipliant les risques d’accidents et de marées noires.
Seule référence aux menaces environnementales qui planent sur les océans : les débris plastiques, allusion au « septième continent » de déchets flottants qui s’est formé dans le nord-est du Pacifique. Pour résorber cette pollution, les Nations Unies ont créé un groupe de travail pour savoir s’il faut… un nouvel instrument juridique sur la protection en haute mer. La conférence se donne deux ans pour répondre à la question…
Quid de l’économie verte ?
Le texte adopté à Rio+20 prévoit la mise en place d’objectifs du développement durable (ODD), à l’image des Objectifs du Millénaire fixés par l’Onu pour, entre autres, réduire l’extrême pauvreté et la faim ou scolariser l’ensemble des enfants du monde d’ici 2015. Les ODD devraient prendre le relais des Objectifs du Millénaire et s’imposer à l’ensemble des pays. Sécurité alimentaire, énergie, villes, emplois verts, océans, changement climatique sont quelques-uns des thèmes discutés. « Les ODD sont le seul grand acquis de Rio+20, il faut s’ y accrocher », estime Pierre Radanne, président de l’association 4D.
Ces ODD constituent « la seule ouverture vers la continuation d’un processus multilatéral, relève l’association Attac. Mais « ils seront toutefois plombés par l’absence de limites données à la prédation des ressources naturelles ». Le texte de Rio+20 fait ainsi de l’extraction minière l’un des moteurs de croissance et de prospérité économique. Une politique bien loin de prendre en compte la multitude de témoignages des populations locales, au Chili ou au Brésil, qui dénoncent les conséquences de cette extraction à outrance. Ces nouveaux objectifs devraient être précisés en 2013 pour une échéance en 2030. Précisons que les précédents « objectifs du millénaire » n’ont, eux, pas été atteints…
Business partout, progrès sociaux nulle part
L’organisation mondiale de l’environnement, voulue par l’Union européenne, ne verra pas le jour. Seul le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), déjà existant, verra ses compétences « renforcées ». L’Union européenne défendait également le concept « d’économie verte » en lieu et place du développement durable. La Chine et les pays du Sud (G77) ne l’ont pas acceptée. Les associations et mouvements qui se mobilisaient contre une vision très néo-libérale de l’économie verte, la considérant comme une extension des logiques financières à la gestion de la nature, devraient donc se réjouir. Problème : la déclaration finale mentionne bien l’économie verte comme l’une des voies pour promouvoir le développement durable, précisant qu’elle constitue tout ce qui ne doit pas enrayer le commerce. En clair : le business continue de passer avant la protection de l’environnement.
La conférence de Rio+20 n’est en rien sortie des logiques qui rythment le monde actuel, et en aggravent les crises : le temps de la croissance et de l’immédiat pour la dimension économique, le moyen terme pour le progrès social et la redistribution des richesses, et le temps long pour l’environnement.« Ces trois dimensions-là sont traitées séparément dans la déclaration finale, pointe Anabella Rosemberg. Or, on ne créera pas d’emplois dans une planète morte. Et on ne sera pas capable de venir à bout de la pauvreté si on ne règle pas la question environnementale. »
La fin du multilatéralisme ?
Mais le véritable, et inquiétant, enseignement de cette conférence, c’est qu’elle signe sans doute la fin du multilatéralisme : la capacité des Etats de discuter et de répondre ensemble et pacifiquement aux problèmes du monde. Ce multilatéralisme qui avait émergé avec la fin de la Guerre froide, porté entre autres par une Europe qui, elle-même, n’arrive plus à faire passer l’intérêt général du continent avant les intérêts nationaux.« Ce qui frappe, c’est que personne, autour de la table, n’a envie de progression collective , observe Laurence Tubiana. Et cela reflète l’état du monde. » C’est désormais la course au plus petit dénominateur commun.
« Nous sommes arrivés à la fin de la volonté des États de se réguler internationalement », ajoute Anabella Rosemberg. « Il n’y a pas de solution pour le monde qui ne soit pas une solution multilatérale. Ce qui a poussé les États à aller vers le multilatéralisme et vers davantage de régulations mondiales, c’était la peur que le conflit revienne. Aujourd’hui, ce péril existe. Les réfugiés climatiques et les guerres pour les ressources naturelles sont une réalité. » Les échecs successifs des grandes conférences sur l’environnement, de Copenhague à Rio+20, marquent-elles le basculement vers le retour au chacun pour soi ?
Sophie Chapelle
Photos : © Jean de Pena / Collectif à vif(s)







http://www.bastamag.net/article2507.html

mercredi 20 juin 2012

SYLVIE SIMON : la coupe est pleine

Sylvie Simon écrit dans plusieurs journaux et a publié divers essais dans lesquels elle prend position sur des sujets de société, en particulier la controverse sur la vaccination, prônant les valeurs de la médecine alternative qu'elle oppose aux intérêts de l'industrie pharmaceutique et à ce qu'elle appelle "l'engrenage mortel de la société de consommation2". Selon Sylvie Simon, il est nécessaire "d'ouvrir notre esprit à la quête de la nature ultime de la réalité [...] pour parvenir à la Vérité




Sylvie Simon est une essayiste, écrivaine et journaliste française née à Narbonne le 26 octobre 1927, connue pour travaux sur l'ésotérisme et ses publications en faveur de la médecine non conventionnelle


vendredi 15 juin 2012

LES DESSOUS DE BRUXELLES

Une vidéo des indignés espagnols qui explique le principe de la règle d'or au coeur du Pacte budgétaire
extrait  6/8

Réforme constitutionnelle : Un coup d'Etat... par Dessousdebruxelles

( http://www.dailymotion.com/video/xkuzb9_reforme-constitutionnelle-un-coup-d-etat-neoliberal-6-8_news )

VEGETALISER SON ALIMENTATION

Les éco-gestes commencent dans les assiettes

Nous avons pris l'habitude de composer nos repas avec force viande, poisson, œufs et produits laitiers. La France compte ainsi parmi les pays au monde où l'on consomme le plus de produits d'origine animale, et ce au détriment de l'environnement, des animaux, de notre santé et d'un partage équitable des ressources.
Parmi les éco-gestes, végétaliser son alimentation devrait figurer en tête de liste.
Végétaliser son alimentation,
c’est (entre autres) bon pour :

  • économiser l’eau
  • réduire les émissions de gaz à effet de serre
  • partager des ressources alimentaires équitablement
  • préserver sa santé
  • diminuer la souffrance animale
  • stopper la prolifération des algues vertes
  • réduire la pollution des eaux
  • réduire l'antibiorésistance
  • réduire les risques d'émergence de nouveaux pathogènes




L'alimentation végétalisée : elle a tout bon !

Végétaliser son alimentation c’est découvrir ou redécouvrir une palette de goûts délicieux, car la gamme des fruits, légumes, céréales et légumes secs est d’une richesse que peu de gourmands soupçonnent ! Ajouter à cela les épices et condiments des quatre coins du monde, et ce sont des repas inventifs et savoureux qui s’offrent aux 5 sens.
Une journée végétarienne par semaine permet en outre de prendre d'autres repères nutritionnels : redécouvrir qu’on peut manger équilibré sans recourir aux produits d’origine animale.
Lundi, c'est végé
En décembre 2009, l'ancien membre des Beatles, Paul Mc Cartney intervenait au parlement européen pour inciter au Lundi sans viande pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En Belgique, à Gand, les Jeudis Veggie sont instaurés depuis plus de 3 ans et toute la ville s'y est mise, aussi bien les restaurants privés que les services de restauration collective. En France, la mairie du 2e arrondissement de Paris vit au rythme du mardi végétarien avec succès.

En France, verrouillage des alternatives

Comment se fait-il que ces initiatives ne soient pas généralisées ? Comment se fait-il qu'en France, les communications des ministères de l'Ecologie, de l'Agriculture et de la Santé font l’impasse sur la nécessité de réduire la consommation de produits d'origine animale ?
En France, on suit la tendance inverse : la surconsommation de viande et autres produits de l’élevage et de la pêche est niée et leur consommation fortement encouragée.
Pire, la présence de produits animaux est même rendue obligatoire dans la restauration scolaire depuis un décret et un arrêté publiés début octobre. Rien d'étonnant quand on sait que les professionnels de l'agro-industrie et des filières de production animale ont été mis à contribution pour rédiger les recommandations dont découlent les textes de l'arrêté et du décret.
Y'a-t-il un espoir de changement à l’issue des prochaines échéances électorales? Assez peu à vrai dire. Seuls quelques candidats (Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou) ont pris position en faveur de l’alternative végétarienne en restauration collective ou, de façon générale, pour une alimentation moins carnée. Le président sortant a quant à lui rendu les produits animaux obligatoires (deux fois par repas) dans la restauration scolaire tandis que François Hollande n'évoque pas la question dans son programme.



Action de sensibilisation à Paris le samedi 7 avril

À l’occasion de la Semaine du développement durable, L214 et l'Association Végétarienne de France organisent une opération d’information auprès du public sur laplace de l’Hôtel de Ville de Paris, le samedi 7 avril prochain de 12h à 17h.
  • Une pyramide alimentaire sera érigée, afin de matérialiser aux yeux des consommateurs l’univers riche, savoureux et équilibré d’une alimentation végétale.
  • Des marmitons officieront, allant à la rencontre des passants pour leur expliquer les bases d’une bonne alimentation végétalisée et leur proposer des recettes gourmandes à cuisiner au quotidien afin de leur permettre d’aborder un changement de leurs habitudes de consommation de façon sereine et pérenne.
Lorsqu'il est question des évolutions nécessaires pour protéger la planète et ses habitants, nous sommes incités à modérer notre consommation d'énergie, à utiliser les transports en commun, à préférer les douches aux bains...
Pourtant, végétaliser son alimentation est meilleur pour l'environnement, meilleur pour la santé, meilleur pour les animaux et plus juste pour le partage des ressources.
Ce geste simple et efficace est systématiquement oublié dans les communications du gouvernement. Simple oubli ou volonté publique délibérée ?
La semaine du Développement Durable est l'occasion de casser les clichés sur l'alimentation végétale et d'inciter à une consommation responsable. Elle sera aussi l'occasion de dénoncer la connivence entre le gouvernement et les filières de productions animales.
Plus de renseignements : www.un-jour-vegetarien.fr et www.viande.info
Date : samedi 7 avril 2012
Horaire : 12h-17h
Lieu : 9 place de l'Hôtel de Ville à Paris (métro Hôtel de Ville).



Cette action à l'occasion de la semaine du Développement durable est destinée à faire savoir que l'alternative végétarienne fait partie des éco-gestes simples et efficaces. Elle est aussi l'occasion de revendiquer une politique publique qui favorise l'intérêt général au lieu d'intérêts économiques particuliers.



LE PRIX DU LAIT

Extrait du film de Béatrice Limare
Des "usines à viande" mettent en œuvre toutes les techniques les plus efficaces et les plus rentables pour produire les animaux nécessaires à notre immense appétit de viande. Mais à quel prix ?

Un documentaire de Béatrice Limare
Une production Cinétévé, avec la participation de France Télévisions, de la RTS et du CNC

"Il n’y a pas si longtemps, la viande était un aliment rare et exceptionnel. Comme le sont encore aujourd’hui le caviar et la langouste, comme ne le sont déjà plus le saumon fumé ou les fraises en hiver !
Aujourd’hui, la viande s’est banalisée. Plus accessible, pré-conditionnée, surgelée, sur tous les étals, elle s’est transformée en quelques dizaines d’années en un produit omniprésent, un produit de grande consommation.
Pour être produite en quantités suffisantes la viande a nécessité une révolution profonde de l’élevage. De traditionnel, il est devenu intensif et industriel. Avec des contraintes de rendement telles que beaucoup d’élevages sont devenus de simples usines. Des éleveurs aveuglés par la productivité qui en arrivent à oublier les animaux et ne voient plus que des protéines sur pattes. Des usines qui confinent les animaux dans des chaînes de production de composants nécessaires à l’industrie agroalimentaire. Mais ces usines, soumises à un système industriel lié aux impératifs du marché, sont devenues pour beaucoup d’animaux une immense fabrique de souffrance. Ces usines à viande mettent en œuvre toutes les techniques, tous les moyens les plus efficaces, les plus rentables pour produire les animaux nécessaires à notre immense appétit de viande. Mais à quel prix ?"


d'autres vidéos sur le sujet de la viande : http://www.youtube.com/watch?v=gUnwj6T3I0A&feature=player_embedded