jeudi 28 novembre 2013

REVOILA LES FETES REVOILA LE FOIE GRAS !

Parce que en France ça promotionne grave, la télobotomie balance des recettes en veux-tu en voilà !

MAIS QUOI !! ils sont aveugles ? un foie gras c'est un foiegravement malade, bien dégueu quoi!

pour preuve : regardez cette photo c'est clair !

foie malade de stéatose à gauche, foie normal à droite 




Une enquête de L214



 Recette du foie gras



LE FOIE GRAS = UN LUXE SANS MORALE !!


mardi 26 novembre 2013

LES 10 STRATÉGIES DE MANIPULATION - NOAM CHOMSKY

LES 10 STRATÉGIES DE MANIPULATION SELON NOAM CHOMSKY. Par Henri Decroix.

Il est l’un des plus grands penseurs de notre époque. Un intellectuel d’une objectivité rare et non élitiste par conviction. Un linguiste devenu penseur de son monde et en particulier de sa communication dans la tradition des Guy Debord et autres Pierre Bourdieu.
Ami intime de Jacques Lacan dont il disait que les théories étaient des escroqueries volontaires pour se jouer du monde parisien.
Cet homme, donc, a résumé les 10 stratégies de manipulation des masses. Et il est toujours bon de se les remémorer.

VOIR LA VIDÉO: HUMANITÉ EN DANGER - Les 10 stratégies de manipulation... http://youtu.be/dNGF2LDqMcc

1/ La stratégie de la distraction. Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes.

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation. Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé. Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge. La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion. Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise. Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité. Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité. Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes. Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes. »

Source: http://blended.fr/publicite/les-10-strategies-de-manipulation-selon-noam-chomsky/

lundi 25 novembre 2013

La viande de porc, vous en mangez?


C'est votre futur jambon...
Vous mangerez ses côtes, ses petits pieds, son museau, et quasiment l'ensemble de son cadavre.

Il va vivre l'enfer. Il va mourir dans d'atroces souffrances. 
Pour vous. Pour votre plaisir gustatif.

Regardez son visage. Soutenez son regard. 
Ne les oubliez pas quand vous découperez les morceaux de son corps. 
Ne les oubliez pas quand vous planterez vos dents dans sa chair.

Votre choix l'a tué.










LES TRAVERS DU PORC

Les consommateurs n'ont pas oublié le scandale, début 2013, de la viande de cheval découverte dans des plats cuisinés censés contenir du boeuf. Les questions que cette affaire soulève sur la traçabilité de la viande se sont transformées en questionnement général sur l'industrie de la viande. Le documentaire de Pierre Toury vient une nouvelle fois enfoncer le clou : l'élevage industriel est synonyme de mal-être animal et de viande de mauvaise qualité - mais il assure des marges élevées à la grande distribution.
Aujourd'hui, 95 % des 23 millions de porcs abattus chaque année en France ont été élevés hors-sol, de manière industrielle. Maladies, mutilations, exiguïté : le productivisme n'est évidemment pas sans conséquences sur les conditions de vie des bêtes. Et si la filière porcine représente un marché de près de 6 milliards d'euros pour l'industrie agroalimentaire, les éleveurs n'y trouvent souvent pas leur compte : en cas de hausse des prix, 89 % des marges reviennent à la grande distribution et, depuis dix ans, plus de 30 % des éleveurs de porcs bretons ont mis la clé sous la porte.
Si l'on n'est pas vraiment surpris par ce que nous montre ce documentaire qui, au fond, ne fait que mettre en évidence les nombreux « travers » inhérents à l'industrie agroalimentaire, ce rappel, centré sur l'industrie de la viande porcine, est tout de même bienvenu, d'autant qu'il montre des alternatives à l'élevage industriel, quitte à les idéaliser un peu : on sourit à l'image, sur fond de musique douce, de ces porcelets endormis sur la paille d'une ferme biologique bretonne... Néanmoins, les éleveurs ayant décidé de changer radicalement de modèle existent bel et bien, y compris en dehors de la filière bio. S'écartant du standard imposé par l'industrie agroalimentaire, ils ont choisi un élevage raisonné : lumière naturelle et espace pour les animaux, respect de la croissance des bêtes, alimentation avec des céréales issues de la même exploitation, vente directe... Et malgré une prise de risque initiale, les éleveurs qui témoignent ici s'en sortent souvent bien mieux financièrement que la grande majorité de ceux qui ont opté pour l'élevage industriel.
(article : Justine Fontaine)
Reportage sur la qualité de la viande de porc et le pouvoir des grandes surfaces
et la souffrances épouvantable de ces pauvres animaux : 
pour que ceux qui en mangent sachent ce qu'ils mangent !
le problème ce sont les grandes surfaces... et les consommateurs aveugles.
1,50 le kilo !!! voir moins ...
Le porc élévé à l'ancienne n'est pas plus cher
faites le bon choix, n'engraissez pas les industriels, les vendeurs de materiels de batterie, les services veterinaires pourris, les actionnaires des grandes surfaces

PETITIONS :
"Qu’ils soient adultes ou nouveau-nés, les animaux faibles, blessés ou malades n’ont aucune valeur économique et sont alors laissés à l’agonie dans des souffrances atroces au beau milieu des animaux vivants, ou bien ils sont entassés encore vivants dans les conteneurs de cadavres."


Si vous etiez un porc ...
Le modèle d'elevage français :


et pourtant ces mêmes français vont acheter ces porcs d'élevages dans leur grandes surfaces !!!
cherchez l'erreur ...
Devenez Vegan !

La viande de porc en chine (article M. Tarrier)

Pour comprendre le délire alimentaire qui régit la consommation carnée, l'exemple du porc en Chine est révélateur. 
Chaque seconde ce sont 19 porcs qui y sont abattus et consommés, soit 
600 millions de cochons tués chaque année. La Chine élève 689 millions de porcs, soit près de la moitié de la population porcine mondiale puisque sur 4 tonnes produites dans le monde, une tonne est consommée dans ce pays. La viande de porc, qui représente les trois quarts de la consommation de viande en Chine, est en hausse constante : un Chinois mange en moyenne 39,3 kilogrammes de viande de porc chaque année, contre 19,7 kilogrammes en 1990, viande qui est littéralement bourrée de produits chimiques toxiques.
Visiter un élevage de cochons, notamment en Chine, est l'expérience la plus traumatisante qui soit. Les éleveurs s’arrangent pour que tous les porcelets naissent pile le même jour et donc leurs mères sont piquées aux œstrogènes et à l’ocytocine pour synchroniser la gestation et la mise bas. Les truies étant programmées pour avoir 17 ou 18 porcelets, et non plus une dizaine comme dans la nature, un bricolage génétique a permis d'obtenir des truies avec le nombre adéquat de tétines. Comme elles ne bougent jamais et restent confinées jour et nuit dans leurs cases surélevées au-dessus de leurs déjections, on les bourre d’anti-inflammatoires et d’antibiotiques pour que les petits porcelets ne tombent pas malades. Les métaux utilisés dans ces élevages et dans l'alimentation sont le zinc, le sulfate de cuivre, le chrome, voire l'arsenic, par exemple pour rendre la peau des animaux plus brillante. Parmi les colorants de la viande, on retrouve la gamme des Sudan, colorants synthétiques qui ne sont plus autorisés depuis 1995 dans l'Union européenne car ils se dégradent dans le corps humain en amines, dont certaines sont hautement cancérogènes. Plus d'une dizaine de vaccins sont administrés aux porcelets contre seulement 4 en Europe (contre la grippe porcine, la maladie d'Aujeszky, la fièvre aphteuse et les streptocoques). La prise de comprimés pour la toux est systématique et les antibiotiques sont administrés sans surveillance officielle : sulfamides, quinolones, tétracyclines, macrolides... Enfin les dopants musculaires sont devenus la règle avec le salbutamol, ou ventoline (un bronchodilatateur), la ractopamine (un additif bêta-agoniste permettant d’obtenir de la viande plus maigre et plus protéinée) et le chlorhydrate de clenbutérol (autre substance active bêta-agoniste à action anti-catabolique sur la masse sèche ce qui revient à grossir tout en séchant, ce dernier qui sert à augmenter la masse musculaire des porcs et à éliminer les graisses est un produit formellement interdit par l'Agence mondiale antidopage.





L'antibiorésistance
Selon l’Institut de veille sanitaire, 50 % des antibiotiques produits dans le monde sont destinés aux animaux, pour les soigner ou favoriser leur croissance. La production mondiale d'antibiotiques vétérinaires est estimée à 27.000 tonnes (Source : Barber & Associates, 2003). En 2009, dernières statistiques apparemment disponibles, 2923 kilos d'antibiotiques vétérinaires étaient vendus chaque jour en France, soit plus de 1067 tonnes pour l'année et, plus parlant, 34 g par seconde. 44 % de ce tonnage étaient à destination des porcs et plus de 22 % pour la volaille.
Les bactéries sont présentes partout et l'antibiorésistance se transmet de l'animal à l'homme principalement par l'environnement. Outre le développement d'une antibiorésistance, les antibiotiques sont à l'origine de l’apparition de bactéries qui peuvent être rejetées dans l’environnement via les excréments animaux, contaminer l’eau et bien sûr la viande.



Article à propos de l'usage des antibiotiques :

"viens dîner, j'ai cuisiné du porc aux antibiotiques"


mercredi 6 novembre 2013

TAUROMACHIE


La vidéo visible sur cette page de la FLAC a été à plusieurs reprises supprimée par You Tube suite à des demandes d'internautes soucieux d'en empêcher la diffusion.

Il y a quelques jours elle a de nouveau été censurée.

Chers censeurs aficionados inutile de vous fatiguer. Ces images sont sauvegardées et peuvent être remises en ligne à tout moment sur des réseaux vidéo variés.

Vous perdez votre temps... Mais ces actions visant à cacher la vérité de la corrida démontrent que la question de la présence des enfants en tant qu'acteurs ou spectateurs de la tauromachie est un sujet extrêmement sensible, capable de fédérer bien au delà des rangs de l'anti-corrida : le cauchemar de l'aficion...


cliquez pour voir la vidéo : Enfance pervertie..


toutes ces atrocités mêlant des enfants toreros ont lieu, loin des regards, dans les écoles taurines françaises, qui sont subventionnées avec l’argent des contribuables, à leur insu… Et pendant ce temps là, on ose fermer des établissements scolaires dans certaines régions de France…
La corrida, c’est cela aussi, IL NE FAUT JAMAIS L’OUBLIER !
Pour des raisons éthiques et dans le cadre de la protection de l’enfance, nous espérons, à la veille des élections municipales françaises, que les candidats de chaque parti politique se prononceront et se positionneront sur ce scandale absolu et insupportable qui dénature l’enfance !
AVT_Albert-Jacquard_7052Si, le grand humaniste Albert Jacquard, anticorrida notoire qui vient de nous quitter avait vu de telles images, il aurait été saisi d’effroi !  La FLAC en profite pour lui rendre hommage. Sa parole nous manquera beaucoup…

lundi 4 novembre 2013

Et si les bonobos étaient de grands humanistes ?


Le Point.fr - Publié le  - Modifié le 

Le primatologue Frans de Waal montre que la racine de la morale des hommes et de leurs religions est à chercher dans leur condition de mammifère. Rencontre.


Propos recueilis par Marion Coquet :Quel est le point commun entre l'humanité dépeinte par Boschdans Le jardin des délices et une communauté de bonobos ? Entre les commandements de Dieu et les bâillements contagieux des chimpanzés ou des singes ? Le primatologue Frans de Waal étudie depuis trois décennies les manifestations de l'empathie chez les mammifères en général, et les grands singes en particulier. Dans son dernier livre, Le bonobo, Dieu et nous (éditions Les Liens qui libèrent), malicieusement sous-titré "à la recherche de l'humanisme chez les primates", il va plus loin et inclut les religions elles-mêmes dans ses réflexions sur les origines animales de la moralité. 
Le Point.fr : Comment avez-vous commencé à travailler sur l'empathie chez les grands singes ? 
Frans de Waal : J'étudie depuis longtemps leurs processus de réconciliation : celui qui perd un conflit est approché par les autres qui le touchent, le caressent, lui font des baisers. J'ai assisté, un jour, à un colloque où intervenait Carolyn Zahn-Waxler, pionnière des recherches sur l'empathie chez les enfants. Elle décrivait, chez des petits de moins de deux ans, des comportements extrêmement similaires à ceux que j'avais observés : spontanément, ils embrassaient leurs proches mal en point, leur demandaient comme ils allaient, etc. C'est ensuite que j'ai commencé à réfléchir sur la moralité, justement parce qu'elle ne peut, selon moi, exister sans empathie. 
Cette idée fait-elle l'objet aujourd'hui d'un consensus parmi les scientifiques ? 
En 1996, lorsque j'ai publié mon premier livre sur le sujet, Le bon singe, la notion d'empathie chez les animaux était très controversée. Elle a été depuis mise en évidence chez les souris, les rats, les éléphants... Tous les mammifères, en réalité, manifestent une sensibilité aux émotions des autres. 
Est-ce le rapport mère-enfant qui est essentiel ici ? 
La plupart des scientifiques le pensent, en effet. Il faut que la mère réagisse aux signaux de ses petits lorsqu'ils sont en danger, sans quoi elle risque de les perdre. Ce qui explique que l'on constate plus d'empathie chez les femelles que chez les mâles. Ce qui permet de comprendre, aussi, le rôle de l'ocytocine dans les interactions sociales (des expériences ont été menées dans lesquelles les sujets se montraient davantage prêts à prêter main-forte à autrui après avoir inhalé cette hormone, sécrétée notamment par la femme pendant l'accouchement et l'allaitement, NDLR). 
DR
À trois ans, Vic, un bonobo mâle du zoo de Cincinnati, s'est lié d'amitié avec un garçon du même âge qui venait le voir chaque semaine, emmené par son père. Le singe et l'enfant se regardaient dans les yeux à travers la vitre et on voyait bien qu'ils étaient amis, selon la photographe Marian Brickner. © Marian Brickner
Quelle est la spécificité des bonobos ?
Ils sont les plus empathiques des primates. Il existe entre eux très peu de violence, et une grande sensibilité aux émotions des autres. Des observations très impressionnantes ont été faites, à ce sujet, sur les jeunes du sanctuaire de Kinshasa. Certains d'entre eux sont des orphelins, dont les mères ont été tuées par des chasseurs. D'autres sont nés en captivité. Or, de même que les orphelins humains peinent à contrôler leurs émotions et à répondre à celles des autres ou à les consoler lorsqu'ils sont affectés, les jeunes bonobos privés de leur mère consolent peu les autres jeunes et sont rapidement stressés. Lorsqu'ils perdent un conflit, ils peuvent crier pendant plusieurs minutes quand les autres se calment au bout de quelques secondes. 
Pourquoi avoir voulu introduire, dans ce débat sur les origines de la moralité, la question de la religion ?
Aux États-Unis, elle est beaucoup plus discutée, et surtout de façon beaucoup plus passionnée qu'enEurope en général et en France en particulier. On vous dira, ainsi, qu'il est impossible d'être moral sans être croyant, que sans Dieu nous serions livrés au règne de l'égoïsme et de la cruauté. Je crois, pour ma part, que la religion a été une étape. Elle a sans doute été très importante pour la construction des sociétés humaines : si elle est présente partout, c'est qu'elle a un intérêt social, qu'elle permet aux groupes humains de fonctionner harmonieusement. Durkheim parlait ainsi de son "utilité laïque". Mais je ne suis pas certain qu'elle soit toujours nécessaire dans le monde et pour les sociétés d'aujourd'hui.
Vous ne posez entre l'empathie animale et la moralité humaine qu'une différence de degré.
En effet. Mais les choses sont bien sûr beaucoup plus complexes chez nous. La moralité humaine ne peut, je crois, exister sans l'empathie. Cela ne signifie pas qu'on puisse l'y réduire. Chez les primates, on retrouve certaines de nos bases émotionnelles, dans la résolution des conflits, l'attention aux autres ou le sens de la justice. Un singe à qui l'on demande de faire un exercice et que l'on récompense avec du concombre refusera par exemple de coopérer s'il constate que son camarade, pour le même effort, reçoit du raisin, un mets de choix.
L'empathie que vous observez chez les animaux n'existe cependant qu'au sein d'un groupe.
C'est vrai, bien que certaines espèces, comme les bonobos, les dauphins ou les chiens, puissent, par exemple, la manifester à l'égard d'autres animaux : on a vu des baleines d'espèces différentes combattre ensemble contre une orque qui attaquait le petit de l'une d'elles, ou des dauphins sauver des hommes. Certaines espèces cependant, comme les chimpanzés, sont extrêmement xénophobes. L'empathie, à l'évidence, a d'abord évolué dans et pour les groupes.
Deux femelles chimpanzés s'enlacent en regardant un violent combat au sein de leur communauté © Frans de Waal
Vous décrivez dans votre livre certains tests, mais vous évoquez plus souvent des observations que vous avez réalisées parmi des groupes de singes... N'atteint-on pas ici les limites du vérifiable ?
On ne peut en effet pas savoir ce que les animaux ressentent. De même, d'ailleurs, que les tout petits enfants ne mettent pas de mots sur les raisons pour lesquelles ils consolent leurs pairs. Mais nous sommes si proches des grands singes que l'on peut à juste titre supposer que des comportements similaires ont des causes similaires. En outre, certaines expériences sont possibles. On sait, par exemple, qu'un être humain est sensible au stress d'autrui : son taux de cortisol, l'hormone du stress, augmente en même temps que celui de la personne stressée. On est aujourd'hui en train de tester la même chose sur des souris. D'autres recherches expérimentales sur le comportement, comme les bâillements contagieux, peuvent montrer également cette perméabilité aux émotions.
Vous évoquez également le rapport des grands singes à la mort, et aux phénomènes naturels. Que sait-on à ce sujet ?
Les primates comprennent, je crois, très bien la mort des autres, ils savent qu'il s'agit d'un changement définitif. Mais cela ne signifie pas qu'ils la lient à leur propre disparition : nous ignorons ce qu'il en est. Je parle par exemple dans mon livre des manifestations de consternation d'un groupe dont un membre meurt et, à l'opposé, d'un singe qui était condamné et qui, à aucun moment de sa maladie, n'a changé de comportement ni n'a semblé "déprimé" par la perspective de sa fin. Cela m'intéressait de poser cette question, parce que l'une des explications souvent données à l'apparition des religions dans les sociétés humaines est ce rapport à la mort, et à la perspective de ce que l'esprit devient après la disparition du corps. 
Je parle, pour ce qui est des phénomènes naturels, de sortes de "danses de la pluie" observées à plusieurs reprises chez les grands singes. Elles ont encore été peu étudiées, mais l'on pourrait parfaitement tester les réactions des primates à des bouleversements inhabituels de leur environnement.
Votre livre a-t-il provoqué des résistances ? 
Les critiques les plus dures sont paradoxalement venues des athées - à cause de ce passage où j'imagine un bonobo s'adresser à eux pour leur dire que cette question de la religion n'est, au fond, pas si importante... Certains croyants, à l'inverse, m'ont dit qu'ils n'étaient pas opposés à mes propos, parce que leur religion supposait, également, une tendance à l'empathie et à la justice présente dans le coeur ou l'esprit des hommes.

Frans de Waal, Le bonobo, Dieu et nous, éditions Les Liens qui libèrent, 363 pages, 23,80 euros.