mercredi 26 février 2014

4 arguments en faveur du meurtre des animaux



Quatre arguments en faveur du meurtre des animaux

L’article « The Moral Significance of Animal Pain and Animal Death » d’Elizabeth Harman provenant du recueil The Oxford Handbook of Animal Ethics présente (et réfute) quatre arguments soutenant l’idée que tuer des animaux non humains sans douleur ne représente pas un tort moral (à supposer qu’une chose telle que la mort indolore soit techniquement et économiquement réaliste, surtout à grande échelle — ce dont je doute). J’ai résumé ses quatre arguments en deux points et j’ai aussi ajouté deux autres arguments qui sont parfois évoqués sur cette question:
  1. Priver d’un bien ne signifie pas nécessairement faire du mal.
  2. Les animaux n’ont pas de plans pour le futur ni (suffisamment) de continuité psychologique.
  3. Les animaux s’entretuent déjà.
  4. Notre raison de les tuer est la cause de leur existence, donc les tuer n’est pas contraire à leurs intérêts.
Question parallèle: comment peut-on considérer qu’il est moralement condamnable de causer de la souffrance aux animaux non humains, mais non de mettre fin prématurément à leurs jours (même sans souffrance)? Tout comme moi, Harman estime pourtant que si on endosse la première partie de cette thèse, alors on est logiquement portés à considérer qu’il ne faut pas non plus tuer des animaux non humains (toute chose égale par ailleurs), même sans souffrance. Grâce à ce texte, j’espère pouvoir démontrer pourquoi.

Premier argument: priver d’un bien ne signifie pas nécessairement faire du mal

Défense: Il est possible de reconnaître que rester en vie est bien pour l’animal non humain en question, sans soutenir que le fait de le tuer soit une injustice envers lui ou elle. En d’autres mots, le fait de les garder en vie serait en quelque sorte surérogatoire, car la mort sans douleur ne représenterait pas une expérience mauvaise pour eux ou elles. On les prive peut-être de belles occasions futures, mais on n’est pas tenus de leur causer du bien; notre seul devoir se limite à ne pas leur causer de tort, notamment à ne pas les faire souffrir. De la même manière qu’on n’est pas tenus de satisfaire tous les désirs des autres, on n’est pas obligés de laisser les animaux non humains poursuivre leur vie, à condition que la mise à mort ne leur cause pas de souffrance.
Mais la mort en elle-même n’est-elle pas un tort? Être en vie est plus qu’une « belle occasion » parmi d’autres, c’est surtout et avant tout la condition de possibilité de vivre des expériences agréables tout court. Lorsqu’on tue un animal non humain, on le prive alors de ce qu’il y a de plus important pour lui ou elle; on le prive de vivre toute belle expérience, ce qui n’est donc pas comparable au fait de priver quelqu’un de vivre une belle expérience en particulier. Autrement dit, on lui cause surtout un tort permanent, car la mort est irréversible.
De plus, même si nous ne sommes pas tenus d’offrir de belles occasions futures ou d’offrir des cadeaux à autrui, nous sommes tout de même obligés de ne pas enlever ce qui leur appartient déjà. Par exemple, si je vous rends sourd, je ne fais pas que vous priver de cette expérience qu’est l’ouïe, je vous cause directement le tort de vous empêcher d’entendre alors que vous en étiez capable. Enlever la vie d’un animal non humain le prive alors de jouir d’un bien qu’il ou elle possédait déjà.

Deuxième argument: les animaux n’ont pas de plans pour le futur ni de continuité psychologique

Défense: Certains philosophes, dont Peter Singer, estiment que l’intérêt à rester en vie est basé sur la capacité à se projeter dans le futur. En ce sens, tuer un individu qui entretient des plans de vie lui enlève la possibilité de réaliser ces plans en question. Les animaux non humains, peut-on penser, ne possèdent généralement pas les capacités mentales pour anticiper le futur et pour bâtir des projets de vie.
Dans le même ordre d’idées, on peut aussi soutenir que les animaux non humains n’ont pas de désir conscient de rester en vie, ou du moins, n’ont pas une peur existentielle de la mort (ou une conception de leur mort), de sorte que les tuer ne constitue pas un mal. En ce sens, ce serait parce qu’un individu a une conception de sa mort et qu’il a peur de celle-ci que le tuer lui cause un tort moral.
Enfin, des auteurs comme Jeff McMahan avancent la thèse que l’intérêt à rester en vie est proportionnel à la continuité psychologique des individus: en effet, nous ne tuons pas le même individu si l’identité psychologique de cet individu a changé dans le temps. Par exemple, l’individu X à un temps t1 n’a pas les mêmes intérêts s’il devient Y à un temps t2; empêcher Y d’exister ne ferait pas de tort à X lui-même.
Tout d’abord, il n’est pas tout à fait vrai que les animaux non humains ne possèdent aucune capacité à se projeter dans le futur. Le mouvement intentionnel présuppose généralement une anticipation minimale du futur, car bouger implique d’avoir une certaine fin en tête, même si celle-ci est très imminente. Par exemple un chien qui court après une balle peut anticiper qu’en allant dans telle direction, il pourra attrapper la balle; son mouvement n’aurait aucun sens s’il n’y avait pas cette anticipation, même inconsciente.
Quelle serait la limite pour considérer que certains projets pour le futur valent la peine d’être respectés et non d’autres? Si l’on estime que les projets pour que nous entretenons pour les cinq prochaines années valent plus que les projets que nous entretenons pour le lendemain, alors cela mène à l’étrange conclusion que ceux qui forment le plus de projets ont un intérêt plus grand à rester en vie, et ce, même si leurs projets ne se concrétisent jamais.
Même si les animaux non humains sont incapables de se projeter dans le futur, d’autres problèmes persistent. Il est facile de penser qu’il est mal de tuer quelqu’un qui n’a aucun plan pour le futur ou qui a pris la résolution de vivre le moment présent. Même si on ne l’empêche pas de vivre ses projets particuliers, on l’empêche néanmoins de vivre ses expériences quotidiennes qui comptent à ses yeux.
On peut également penser au contre-exemple des personnes qui sont tellement déprimées qu’elles ont perdu le goût de vivre. Les tuer constitue quand même un tort dans la mesure où, en recevant l’aide appropriée, ces personnes peuvent retrouver le goût à la vie et recommencer à jouir de belles opportunités futures, même si actuellement elles n’en ont pas conscience. Ne va-t-il pas dans leur intérêt de retrouver goût à la vie? Tuer une personne suicidaire demeure un meurtre, ou à tout le moins, ce n’est pas un problème à prendre à la légère.
Enfin, avoir une peur existentielle de la mort ne semble pas un critère pertinent pour fonder le droit à la vie. Dans certaines cultures, par exemple chez les anciens soldats spartiates ou chez les anciens samouraïs, cette peur de la mort était réformée par une éducation qui renforçait le désir de sacrifice envers la patrie. Il existait donc des humains qui avaient maîtrisé leur peur de la mort et qui étaient prêts à mourir pour une cause juste. Or, même si leur attitude peut en quelque sorte être louable, cela ne signifie pas pour autant que leur mort ne signifie rien pour eux, ou que mourir ne soit pas contraire à leurs intérêts.
Quant à l’idée de continuité psychologique, il suffit de penser aux exemples de personnes qui, après un grave accident ou un terrible choc traumatique, ont changé de personnalité ou ont perdu la mémoire de qui elles étaient. Or, nous ne considérons pas pour autant que ces personnes ont perdu leur intérêt à rester en vie, ou qu’il était juste de les tuer au moment de l’accident. Même si la personne « n’est plus la même », cette « nouvelle » personne possède encore un intérêt à rester envie, et sa vie n’est pas remplaçable par celle d’un autre. Parallèlement, on peut répondre que même si la transformation de l’identité psychologique évolue progressivement, cela n’empêche pas que ces identités se recoupent. Même si l’enfant que j’étais à cinq ans a peu de liens psychologiques avec l’adulte que je suis à 25 ans ou que je serai à 50 ans, je demeure le même individu avec le même intérêt à rester en vie. Me tuer à l’âge de 5 ans, avant d’empêcher que j’existe à 25 et 50 ans, me cause un tort dans la mesure où j’avais une continuité psychologique plus solide avec celui que j’aurais été à l’âge de 6, 7, 8 ans, et ainsi de suite jusqu’à 25 et 50 ans.

Troisième argument: les animaux s’entretuent déjà

Défense: Certains pourraient soutenir que le fait que les animaux non humains s’entretuent dans la nature implique qu’il n’est pas grave que nous en fassions autant.
Ou sinon, puisque la vie en élevage serait moins pire que celle qu’ils ou elles auraient vécu dans la nature (ce qui n’est évidemment pas vrai en ce qui concerne l’élevage industriel), les animaux d’élevage sont même chanceux de se faire tuer par nous plutôt que de vivre dans la nature.
Par contre, ces arguments ne sont pas pris très au sérieux dans la littérature académique. Il existe de nombreuses violences dans la nature comme des cas de torture et de viol, mais nous n’estimons pas que cela nous autorise à en faire autant. Les comportements naturels ne constituent généralement pas un modèle moral pour notre propre conduite. Pareillement, ce n’est pas parce que des êtres humains commettent des violences entre eux que nous sommes justifiés à en faire autant! Nos gestes doivent se justifier en eux-mêmes, selon la nécessité d’une situation donnée, et non en comparant avec ce que les autres font.
Considérer que le sort des animaux d’élevage est moins pire que s’ils vivaient dans la nature n’est pas davantage pertinent. Premièrement, cet argument de comparaison n’est pas accepté lorsqu’il est appliqué dans l’éthique humaine. Par exemple, ce n’est pas parce qu’un immigrant ou un réfugié vivrait une situation moins pire en se faisant exploiter dans notre pays que s’il était resté dans son pays d’origine que nous sommes autorisés à l’exploiter ici ou à lui imposer des standards moins élevés que nous nous accordons nous-mêmes. Nous considérons plutôt que si nous acceptons l’immigrant ou le réfugié parmi nous, il ou elle doit jouir des mêmes opportunités que les autres. Deuxièmement, le sort des animaux d’élevage est complètement indépendant des sorts des animaux dans la nature puisqu’il ne s’agit pas des mêmes individus. On ne peut pas dire, envers tel animal, qu’il est juste de le tuer car il aurait vécu une vie plus difficile dans la nature, car cet animal ne serait pas venu au monde si on ne l’avait pas élevé en premier lieu. On ne peut donc aucunement soutenir que nous avons amélioré son sort.

Quatrième argument: notre raison de les tuer est la cause de leur existence

Défense: Cet argument a été évoqué par l’utilitariste Jeremy Bentham, pourtant reconnu pour avoir endossé des thèses antispécistes, et a aussi été repris par Richard Hare, professeur de Peter Singer, dans son article « Why I Am Only a Demi-Vegetarian ». Il va comme suit: le fait que nous élevions des animaux pour les manger est la raison pour laquelle ces animaux viennent au monde en premier lieu (en effet, dans l’état actuel, toute la reproduction animale dans l’élevage est contrôllée, et souvent forcée, par les êtres humains). Sous condition que ces animaux vivent une vie réellement heureuse (ce qui est donc à mille-lieux de la réalité), alors le fait qu’ils aient existé est une bonne chose pour eux. En d’autres mots, cet argument suppose qu’il vaut mieux avoir vécu une vie courte mais heureuse que de ne pas avoir vécu du tout. Même si les animaux domestiqués se font tuer de façon prématurée, ce serait une relation mutuellement bénéfique!
Ce qui cloche avec cet argument est qu’il pourrait tout autant s’appliquer aux enfants que des êtres humains décident d’avoir. Est-ce que des parents peuvent d’un commun accord décider de tuer leur enfant à l’âge de dix ans (sous prétexte de prendre ses organes ou de le manger, par exemple) en faisant appel au fait que s’ils n’avaient pas décidé d’avoir cet enfant, celui-ci ne serait jamais venu au monde? Est-ce que l’enfant doit être reconnaissant d’avoir vécu dix années de bonheur même s’il se fait tuer prématurément? Nous considérons avec raison que ce raisonnement est très tordu et que le désir des parents de tuer leur enfant n’est pas justifié. Lorsqu’on donne la vie à quelqu’un, sa vie lui appartient. Il ne semble pas y avoir d’arguments non spécistes pour ne pas appliquer ce même raisonnement aux animaux non humains.

Sur quoi repose le droit à la vie?

Pour bien comprendre en quoi tuer un animal même sans souffrance représente un problème moral, il convient de se demander pourquoi tuer un humain sans souffrance est immoral. Au cours de ce texte, j’ai évoqué des contre-exemples faisant appel à des humains vivant le moment présent, n’ayant plus peur de la mort, ayant perdu leur continuité psychologique ou dont l’existence dépend de la volonté des parents de les instrumentaliser. Ce qui est commun à tous ces cas est qu’ils ont un intérêt à jouir des opportunités futures, qu’ils soient subjectivement conscients ou non de ces opportunités. Cela explique aussi pourquoi les bébés, les enfants, les personnes ayant une sévère déficience intellectuelle, les personnes âgées séniles et les comateux qui peuvent être ramenés à un état conscient, peu importe leur sophistication mentale, possèdent aussi un intérêt aussi fort à rester en vie. Si on a un intérêt à vivre de belles expériences, alors on a un intérêt à vivre ces belles expériences dans le temps. Cette conception a aussi l’avantage de déterminer dans quels cas l’euthanasie peut être moralement acceptable, c’est-à-dire lorsque l’individu en question n’a plus la capacité de jouir de belles opportunités futures étant donné qu’il est atteint d’une maladie irréversible qui lui cause et qui continuera de lui causer des souffrances insoutenables.
Faire souffrir un animal non humain est moralement condamnable dans la mesure où cela va à l’encontre de ses intérêts. Pour cette raison, tuer un animal non humain même sans souffrance représente également une grande violence à son endroit, car cela va à l’encontre de ses intérêts. Cela le prive du bien le plus précieux qui soit: celui de profiter de belles expériences — même s’il n’est pas conscient de celles-ci. Et comme le tableau suivant l’indique, la mort de l’élevage prive les animaux d’élevage d’importantes opportunités étant donné qu’ils sont tués à un âge très précoce, souvent lorsqu’ils sont encore enfants. (Et même s’ils étaient tués plus vieux, cette mise à mort ne serait pas autant justifiée, car nous ne considérons pas que tuer des personnes âgées soit moralement acceptable. À noter aussi que la thèse que je défends s’applique à tous les animaux, et pas seulement aux animaux d’élevage.)
espérance de vie

vendredi 7 février 2014

LA LAINE MERINOS


Dossier Laine :

(de groupe eco-resistance)

Pensez-vous que la laine était issue de moutons heureux ?
Pensez-vous que la "récolte" de laine ne fait pas souffrir les moutons ?
Vous portez de la laine de mouton en toute confiance.
Car vous le savez bien, les moutons sont d'autant plus "libre" plus "à l'aise" une fois tondus.
Et bien, vous vous trompez, tout ceci est faux.

L'Association PETA lance une campagne pour défendre les moutons. En effet, les agneaux mérinos sont soumis au "mulesing".



Le mulesing est une mutilation cruelle employée par l'industrie lainière australienne pour empêcher les infestations de larves de mouches.
Au cours de cette mutilation, les éleveurs coincent l'agneau sur le dos, dans des barres de métal pour ensuite découper des morceaux de peau et de chair sur la croupe de l'animal à l'aide d'instruments ressemblant à des cisailles de jardinage, sans aucun anti-douleur. Ensuite les agneaux sont laissés au loin avec la douleur des blessures brutes et sanglantes.
Les moutons mérinos sont élevés pour avoir des plis de peau supplémentaires, ainsi ils produisent plus de laine que de manière naturelle. La laine supplémentaire peut faire souffrir, et parfois tuer les moutons à cause de la chaleur et l'excès de peau peut causer des "myases".
Ces "myases" sont un état où les mouches pondent leurs œufs dans l'humidité des plis de la peau. Une fois éclos, les larves attaquent le mouton.
Il existe des solutions humaines pour remédier à ce problème, comme tondre la laine sous la queue, contrôler les mouches avec des pièges et des sprays répulsifs. Introduire des races résistant aux myases, tout comme l'on fait les élevages de la Nouvelle Zélande. Mais les éleveurs australiens continuent malgré tout, la mutilation des agneaux.
La raison?
l'argent, bien sûr, encore et toujours.........
Il est moins coûteux de tailler des morceaux de peau et de chair de la croupe des animaux afin de produire des tissus cicatriciels et ainsi empêcher les mouches de pondre leurs œufs.

C'est pour cela que nous devons faire attention à notre consommation.
Je l'ai dit dans mes précédents articles, regarder l'étiquette ne prend que quelques secondes. Qu'est ce que représente quelques secondes de perdu pour aider au bien-être animal? Rien ce n'est rien.
Puisque les industriels ne sont pas près de changer, puisque les politiques restent sourds et aveugles face à la souffrance animale. C'est notre consommation qui doit changer avant tout!!! Nous devons nous mobiliser !!!
Le travail de PETA et de ses organisations internationales affiliées pour mettre fin au mulesing est en train de se renforcer. De plus en plus de revendeurs importants (voir la liste ci-dessous) s'éloignent de la laine provenant d'agneaux ayant subi le mulesing ou l'on complètement banni.

> Voici la liste des grands revendeurs :
Etam, Gap, H&M, Next, Abercrombie & Fitch, Hugo Boss, Adidas et Timberland.
Bannisser la laine des moutons mérinos d'Australie!!!! Et dans le doute bannissez tout produits animal!!