dimanche 13 février 2011

Justice : la dangereuse entreprise de démolition de Nicolas Sarkozy

Justice : la dangereuse entreprise de démolition de Nicolas Sarkozy

Dans son ouvrage « Le Justicier, enquête sur un président au-dessus des lois », Dorothée Moisan rappelle combien le Monarque élyséen a abusé des moindres faits divers les plus dramatiques pour sa cause sécuritaire. Il a placé les victimes au centre de sa démarche, pour mieux critiquer l'institution judiciaire. Pourquoi donc cet acharnement ? Pourquoi Sarkozy chercherait-il à déstabiliser un corps indispensable à la sanction des crimes et délits, lui qui insiste tant sur l'urgence sécuritaire depuis 2002 ? La cause est assez simple à deviner. Primo, Nicolas Sarkozy n'aime pas les contre-pouvoirs. Il l'a dit et répéter de multiples fois. L'indépendance des juges est quelque chose qui le terrifie, notamment en matière d'affaires. Il est ainsi resté extraordinairement complaisant avec la délinquance en col blanc. Il faut que le fait divers se chiffre en milliards d'euros - comme dans l'affaire Kerviel - pour que Sarkozy daigne s'emparer de l'anecdote. Sinon, silence radio.

Secundo, la lutte contre l'insécurité est une telle arme politique dans le débat électoral qu'il n'a pas l'intention d'en partager la gestion. Tertio, Sarkozy a besoin de discours binaire. La réalité des crimes et délits est souvent grise. Ses propres convictions sur les « détraqués » ou le caractère inné de la délinquance sexuelle se heurtent au principe même du processus judiciaire contradictoire.

ARSENAL REPRESIF SUR-DIMENSIONNÉ :
- rétention de sureté
- peines plancher
- filtrage des sites internet
- fichage sans contrôle
- décret anti-cagoule
- loi anti-bandes
- vidéo-protection
- milices privées
- dépistage obligatoire des maladies chez toute personne succeptible d'avoir contaminé un policier etc...
- Elargissement des pouvoirs de la police municipale
- Espionnage informatique

Lire en détail ici

A noter entr'autre : Le fichage sans contrôle : de Loppsi I en Loppsi II, le fichage des personnes a été grandement facilité. Sarkozy donne souvent l'exemple de la lutte contre la délinquance sexuelle. En fait, le périmètre autorisé des fichiers de police est beaucoup plus vaste : auteurs, victimes et suspects crimes et délits (y compris les contraventions jusqu'à la Vème catégorie), et toutes parties prenantes à toute instruction sous l'autorité d'un juge ou toute enquête préliminaire (comme celles conduites par le procureur Courroye jusqu'en novembre dernier sur les différents volets de l'affaires Woerth/Bettencourt). Les motifs de fichages sont inédits : indépendance de la Nation, intégrité du territoire, sécurité, « forme républicaine » des institutions, défense, diplomatie, « sauvegarde » de la population en France et à l'étranger, défense du « potentiel scientifique et économique »...

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