vendredi 27 décembre 2013

LA TRAITE DES HOMINIDÉS par M. Tarrier




Le trafic LÉGAL de nos frères les Grands singes, véritable traite d'Hominidés, se poursuit comme si de rien n'était, de cage en cage, de zoo en ménagerie... Ces jours-ci, c'est à grand renfort de pubs que l'hétéroclite Jardin des Plantes parisien, bien qu'en total désuétude par manque de crédits et par désintérêt du public, annonce l'arrivée dans ses cages de Joey, un nouvel orang-outang pensionnaire contre son gré, donc prisonnier, transfuge d'un quartier de haute sécurité zoologique de Hongrie. Pour moi qui, enfant dans les années 1960, était déjà profondément bouleversé par le regard nostalgique et désespéré des orangs-outangs embastillés dans le même bâtiment vétuste dénommé "singerie", une telle annonce en ce début de troisième Millénaire me ferait presque accroire à un hoax. Hélas ! Anthropocentrisme triomphant, l'incarcération sans raison de Joey, ce jeune homme d'un autre Genre, ne saurait intéresser Amnistie international. Un orang-outang, un gorille, c'est un "animal", comme une sardine ou une tique. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, il existait des zoos humains. Ont-ils vraiment disparus ?

Une passion pour les prisons

"Le jour où les humains comprendront qu'une pensée sans langage existe chez les Animaux, nous mourons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires." Boris Cyrulnik
À l'heure d'une nouvelle conscience écologique, d'un souhaité rafraîchissement universel de nos rapports aux autres espèces, tandis que les primatologues travaillent au fameux projet Grands Singespour une redéfinition de leur statut taxinomiste datant de Linné et donc du XVIIIe siècle, voire pour les intégrer dans le genre Homo, alors que certains pays (comme le Costa Rica) ferment ou s'apprêtent à légiférer du bien-fondé de bannir (USA) les parcs zoologiques, il est consternant qu'en France nous nous encroûtions dans une mentalité rétrograde digne de l'époque du Roi Soleil. Chez nous, aucune remise en cause ne semble envisageable et l'Arrêté du 25 mars 2004 (Directive Zoo) fixant les caractéristiques générales des installations des établissements zoologiques gère les conditions d'enfermement des animaux (du triton au chimpanzé...) d'une façon guère plus évolutive que celle de notre culture figée et toute héritée de Descartes, voyant l'animal comme une machine, en l'occurrence un objet récréatif. Le statut juridique de l'animal est en France celui de "meuble", ne l'oublions pas !
La mentalité des Français peut être jugée comme ultra-spéciste si l'on se base sur le modèle tortionnaire des cirques qui chez nous semble résister à toutes les critiques. Les conditions y sont encore plus affligeantes que celles du seul enfermement en parcs zoologiques, tant pour les Primates que pour les autres animaux. Belgique, Bolivie, Costa Rica, Inde, Israël, Liban, Paraguay, Pérou... ont déjà interdits sur tout leur territoire les cirques avec animaux sauvages, y compris les singes. De plus en plus de villes d'autres nations refusent de recevoir de tels cirques d'un autre âge. C'est le cas de bien des municipalités de pays comme l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Bulgarie, le Canada, la Croatie, le Danemark, l'Espagne (villes de Catalogne), la Finlande, la Grande-Bretagne, la Grèce, la Norvège, la Pologne, la Suède, les USA... La France reste sans législation sur le sujet, estimant peut-être que le calvaire des animaux est un digne amusement pour les familles.
Une ménagerie est un établissement destiné à maintenir et présenter des animaux sauvages et exotiques, en captivité sous garde humaine, sur un modèle archaïque, niant l'espace et toute reconstitution même partielle du milieu écologique des espèces captives. Ce cadre est celui prédécesseur des jardins zoologiques modernes, dit zoos, et de leur relookage en parcs animaliers "sans barreaux", parcs safaris, parcs de vision, bioparcs et autres euphémismes ou oxymores de la syntaxe d'un marketing cherchant à surfer sur la mouvance pseudo écologique pour faire vainement oublier la coupable incarcération. Présenter des animaux en pseudo semi-liberté est effectivement moins pitoyable qu'en cages, fauveries, singeries et autres culs-de-basse-fosse.

La Ménagerie du Jardin des Plantes

Le terme et le concept datent du XVIIe siècle, mais dès le Moyen Âge, plusieurs souverains maintenaient des ménageries dans leurs cours royales. Une ménagerie est aussi une collection itinérante d'animaux sauvages destinés à être montrés dans les foires et les cirques. La Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris est la plus vieille prison française, un must grillagé, une pièce maîtresse de la muséologie des barreaux, un mouroir au plus loin de la jungle berceau. Elle fut créée en 1793 par le transfert des animaux de la ménagerie royale de Versailles et d'autres ménageries privées et foraines. Lors de la commune de Paris, les animaux furent mangés par les Parisiens assiégés, ce qui pourrait se reproduire si, par une crise qui n'en finirait pas et la fermeture des McDo, les mêmes Parisiens plus zoophages que jamais venaient à manquer de protéines animales !
Les souteneurs de cette "ménagerie" (appellation contrôlée) sont la ville de Paris, le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et celui de l'Écologie et du Développement durable (statut du Muséum national d'Histoire naturelle).
Nous sommes donc restés au temps de Buffon, mais pour la présence de l'orang-outang, entre autres captifs, ce n'est plus la curiosité et le récréatif qui la justifie comme d'antan... Les promoteurs ont trouvé plus fin, plus sarcastique, c'est la déforestation de Bornéo qui sert d'alibi... Merci l'huile de palme. Tout comme Homo sapiens ou Homo gorillaHomo pongo se reproduit, nait et vit plus longtemps en captivité, il y est scientifiquement suivi, bien nourri et "heureux" d'être exhibé à un grand public qui continue d'en rire (parce qu'un singe humain, ça mange son caca...).

Actu pour les badauds

Au bagne les singes, au bagne !



Effroyable pédagogie

Lave-toi le cul avec Dove, bouffe ta tartine de Nutella et va voir les espèces qui ont le malheur d'être protégées en "semi-liberté". C'est 11€ la passe de voyeurisme. Ce qu'il faut lire... : "La ménagerie a privilégié les espèces de petite et moyenne taille pour beaucoup d'entre elles menacées d'extinction". L'orang-outang, c'est de la faunule... Et qui dit "menacé d'extinction" induit "embétonné dans Paris" ! Ils n'ont même pas honte ! 

Le filon des espèces en voie d'extinction

On connaît bien la chanson de tous ces zoos qui s'achètent une vertu en se prétendant centres de conservation et de reproduction d'espèces en voie d'extinction, espérant une reconnaissance du type Arche de Noé. Cette nouvelle justification de faire-valoir est le plus souvent usurpée et permet simplement à ces institutions et à d'innombrables entreprises privées à seule visée mercantile de se maintenir. C'est une carte de visite pour justifier l'injustifiable. Sans cette opportunité induite de l'actuelle sixième phase d'extinction massive d'espèces, ces lieux de captivité seraient clos depuis belle lurette et les vétérinaires sans âme auraient euthanasié à tour de bras. À cet argument s'ajoute celui, imparable et insistant de l'impossibilité de réintroduire dans leur milieu naturel des animaux nés en captivité. Ben voyons... Et c'est pour s'enferrer dans cette fin de non-recevoir que l'on continue à faire se reproduire ces espèces. Le visiteur ne découvre in fine qu'un pauvre ours brun aliéné effectuant ses allers-retours incessants (le tic de l'ours) en plein hiver alors qu'il devrait être en train d'hiberner, prisonnier d'un écoinçon alors que son territoire vital est de 60 kilomètres carrés, soit un million de fois ce qui lui est alloué ; des Primates en milieu confiné derrière des parois de verre et sans aucun arbre ; une otarie applaudissant et faisant tourner un ballon ; etc. Et n'abordons pas ici le cas absolument dramatique des delphinariums qui vont encore plus loin dans l'exploitation éhontée du filon la fausse science pour des activités strictement récréatives, aux fins de l'enrichissement des actionnaires. Et tout cela avec des subventions du contribuable. Tous les parcs zoologiques n'accèdent pas à une forte fréquentation mais, dans l'ensemble, la filière est juteuse avec 350 millions de visiteurs annuels pour les 2000 zoos recensés dans le monde. 

Dans la ligne de pareille honte

La prochaine réouverture du Parc zoologique de Paris, ex- Zoo de Vincennes, avec des animaux "dans leur milieu naturel" en plein Paris et aux bons soins écologiques du bétonneur Bouygues, est une initiative lamentable, une véritable honte à la Française.
L'évènement utilisé comme effet d'annonce à l'occasion du lancement laisse rêveur : "Parrainez un petit prisonnier !" Il s'agit d'une véritable tentative d'escroquerie pour laquelle les associations de protection animales devraient s'en référer à la Justice... si la Justice était un tant soit peu animaliste. À l'heure d'une soi-disant écoconscience, il y a de quoi s'indigner ! Le site en ligne n'a d'égal que les affiches mirobolantes des cirques misérables de mon enfance. 

Tête d'affiche d'un passé qu'on croyait révolu

In memoriam Copito de nieve (Flocon de neige) : 37 ans d'incarcération dans les geôles catalanes ; son délit : être Blanc !
De 1966, date de sa capture par un primatologue mal intentionné, jusqu'en 2003, date de son décès derrière les grilles du zoo-prison de Barcelone où il fut exhibé comme tête de gondole (le fric, messieurs-dames, le fric !), cet homme albinos aura passé sa vie entière prisonnier des attardés. Justifications : science et génétique.


Et tout le monde est d'accord avec ça puisque la détention d'autres Grands Singes se poursuit pour le plus grand plaisir des familles dominicales écervelées.

Et basta, mode d'emploi !

Pour en finir avec les cages, ainsi qu'avec tous les modes dérivés et virtuellement plus "oxygénés" qui n'en restent pas moins des cas de privations de liberté, ainsi que des abstractions de vie dans les écosystèmes adéquat, il faut bien sûr interdire irrévocablement et sans exception les zoos sous toutes leurs formes. Cela fait partie d'une lutte générale contre l'anthropocentrisme exacerbé et l'exploitation animale, d'une sortie définitive d'un paradigme moyenâgeux.
Dans cette urgence du respect des libertés, les Grands Singes sont prioritaires en raison de leurs affinités génétiques et éthologiques avec nous. Mais l'antispécisme impose que tous les animaux vertébrés, non domestiques et non comestibles (là est un autre débat...) doivent reprendre le chemin de leurs habitats d'origines.
Plusieurs catégories seront reconnues. Les singes Hominidés et de nombreux grands mammifères nés en captivité, souvent depuis plusieurs générations, ne sont pas aptes à se réadapter spontanément dans leurs biotopes respectifs. Leur remise en liberté doit être accompagnée et circonscrite selon un protocole scientifique dans le cadre de centres de conservation, de refuges-sanctuaires des contrées d'origines comme il en existe déjà. C'est là que les zoologues se consacreront à leur chère conservation des espèces menacées, sans exhibition "foraine" derrière des verres, des cages et des grillages dans l'univers bétonné et pollué d'une mégapole ou d'une campagne française dont la faune locale est le lapin de garenne... Il faudra multiplier de tels sanctuaires dans tous les biomes des continents. Les pays nantis et responsables de cette situation ont parfaitement les moyens de produire les crédits nécessaires. Au même titre qu'ils devront, un jour, restituer les trésor dérobés de leurs musées. De faramineuses sommes d'argent ont été encaissées depuis des siècles par les entrées de visiteurs et sur le dos de tous ces animaux emprisonnés. Les espèces appartenant à des faunes locales peuvent parfaitement être relâchés. Et s'il reste des cas insolubles, l'euthanasie sera la solution finale puisqu'il faudra bien en finir. Les municipalités ne se gênent pas avec les chiens et les chats errants.
Militons déjà et tout de suite pour la fermeture de la honteuse Ménagerie du Jardin des Plantes et de tant d'autres centres d'incarcérations d'orangs-outangs, de gorilles, de chimpanzés, de bonobos, de gibbons... sous le fallacieux prétexte "qu'on ne peut faire autrement" ! Manifestons aussi notre désapprobation pour la réouverture du Zoo de Vincennes et incitons à son boycott !
Science ? Bien sûr que non ! Décadence et esprit de lucre ? Bien sûr que oui !

Notes

L'auteur, zoologue éminemment rompu à la systématique, a recours ici à une taxinomie de complaisance qui regroupe idéalement les gorilles Gorilla gorilla, G. beringei et leurs sous-espèces, les orangs-outangs Pongo abelii et P. pygmaeus, le bonobo Pan paniscus, le chimpanzé P. troglodytes et ses sous-espèces dans le Genre Homo dont la seule espèce actuellement reconnue est sapiens (et ses sous-espèces). Le but est un volontaire parti pris pour attirer l'attention sur la proximité spécifique des Hominidés (Grands Primates) et tenter ainsi d'obtenir un meilleur respect de leurs libertés. À notre grande famille générique, ne manque ainsi que l'Australopithèque, hominidé disparu ayant vécu il y a 7 millions d'années.

Auteur


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vendredi 20 décembre 2013

Mon souhait pour l'année 2014 mis en mots par M. Tarrier

Michel Tarrier : La préhistoire est finie, mettez votre assiette à jour ! Bien des espèces omnivores à tendance carnivore ont évolué. L'un des plus emblématiques exemples est celui du Grand Panda, cet ursidé qui se contente désormais de pousses et de feuilles de bambou. Selon les chercheurs, le génome du panda (21.000 gènes, 2,4 milliards de bases) contient tous les gènes codant les enzymes caractéristiques d’un régime carnivore. Mais l'animal a perdu toute capacité gustative nécessaire pour apprécier la viande. Exception faite d'Homo sapiens, champion de toutes les outrances contre-nature, on ne connaît guère d'exemple inverse. Seul notre bon copain déraisonnable qu'est le Bonobo est censément enclin à d'occasionnelles dérives bouchères, voire cannibales, quand l'occasion fait le larron. Avant la fin de ce siècle, la viande aura disparue, seuls quelques citoyens suffisamment riches pour être monstrueux, continuerons de se délecter de chair fraîche, comme au temps des rois, et à en perdre la santé mentale et physique. En devançant cette date, nous pouvons être d'avant-garde, tant pour notre corps que par respect pour les animaux et la planète.
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jeudi 28 novembre 2013

REVOILA LES FETES REVOILA LE FOIE GRAS !

Parce que en France ça promotionne grave, la télobotomie balance des recettes en veux-tu en voilà !

MAIS QUOI !! ils sont aveugles ? un foie gras c'est un foiegravement malade, bien dégueu quoi!

pour preuve : regardez cette photo c'est clair !

foie malade de stéatose à gauche, foie normal à droite 




Une enquête de L214



 Recette du foie gras



LE FOIE GRAS = UN LUXE SANS MORALE !!


mardi 26 novembre 2013

LES 10 STRATÉGIES DE MANIPULATION - NOAM CHOMSKY

LES 10 STRATÉGIES DE MANIPULATION SELON NOAM CHOMSKY. Par Henri Decroix.

Il est l’un des plus grands penseurs de notre époque. Un intellectuel d’une objectivité rare et non élitiste par conviction. Un linguiste devenu penseur de son monde et en particulier de sa communication dans la tradition des Guy Debord et autres Pierre Bourdieu.
Ami intime de Jacques Lacan dont il disait que les théories étaient des escroqueries volontaires pour se jouer du monde parisien.
Cet homme, donc, a résumé les 10 stratégies de manipulation des masses. Et il est toujours bon de se les remémorer.

VOIR LA VIDÉO: HUMANITÉ EN DANGER - Les 10 stratégies de manipulation... http://youtu.be/dNGF2LDqMcc

1/ La stratégie de la distraction. Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes.

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation. Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé. Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge. La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion. Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise. Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité. Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité. Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes. Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes. »

Source: http://blended.fr/publicite/les-10-strategies-de-manipulation-selon-noam-chomsky/

lundi 25 novembre 2013

La viande de porc, vous en mangez?


C'est votre futur jambon...
Vous mangerez ses côtes, ses petits pieds, son museau, et quasiment l'ensemble de son cadavre.

Il va vivre l'enfer. Il va mourir dans d'atroces souffrances. 
Pour vous. Pour votre plaisir gustatif.

Regardez son visage. Soutenez son regard. 
Ne les oubliez pas quand vous découperez les morceaux de son corps. 
Ne les oubliez pas quand vous planterez vos dents dans sa chair.

Votre choix l'a tué.










LES TRAVERS DU PORC

Les consommateurs n'ont pas oublié le scandale, début 2013, de la viande de cheval découverte dans des plats cuisinés censés contenir du boeuf. Les questions que cette affaire soulève sur la traçabilité de la viande se sont transformées en questionnement général sur l'industrie de la viande. Le documentaire de Pierre Toury vient une nouvelle fois enfoncer le clou : l'élevage industriel est synonyme de mal-être animal et de viande de mauvaise qualité - mais il assure des marges élevées à la grande distribution.
Aujourd'hui, 95 % des 23 millions de porcs abattus chaque année en France ont été élevés hors-sol, de manière industrielle. Maladies, mutilations, exiguïté : le productivisme n'est évidemment pas sans conséquences sur les conditions de vie des bêtes. Et si la filière porcine représente un marché de près de 6 milliards d'euros pour l'industrie agroalimentaire, les éleveurs n'y trouvent souvent pas leur compte : en cas de hausse des prix, 89 % des marges reviennent à la grande distribution et, depuis dix ans, plus de 30 % des éleveurs de porcs bretons ont mis la clé sous la porte.
Si l'on n'est pas vraiment surpris par ce que nous montre ce documentaire qui, au fond, ne fait que mettre en évidence les nombreux « travers » inhérents à l'industrie agroalimentaire, ce rappel, centré sur l'industrie de la viande porcine, est tout de même bienvenu, d'autant qu'il montre des alternatives à l'élevage industriel, quitte à les idéaliser un peu : on sourit à l'image, sur fond de musique douce, de ces porcelets endormis sur la paille d'une ferme biologique bretonne... Néanmoins, les éleveurs ayant décidé de changer radicalement de modèle existent bel et bien, y compris en dehors de la filière bio. S'écartant du standard imposé par l'industrie agroalimentaire, ils ont choisi un élevage raisonné : lumière naturelle et espace pour les animaux, respect de la croissance des bêtes, alimentation avec des céréales issues de la même exploitation, vente directe... Et malgré une prise de risque initiale, les éleveurs qui témoignent ici s'en sortent souvent bien mieux financièrement que la grande majorité de ceux qui ont opté pour l'élevage industriel.
(article : Justine Fontaine)
Reportage sur la qualité de la viande de porc et le pouvoir des grandes surfaces
et la souffrances épouvantable de ces pauvres animaux : 
pour que ceux qui en mangent sachent ce qu'ils mangent !
le problème ce sont les grandes surfaces... et les consommateurs aveugles.
1,50 le kilo !!! voir moins ...
Le porc élévé à l'ancienne n'est pas plus cher
faites le bon choix, n'engraissez pas les industriels, les vendeurs de materiels de batterie, les services veterinaires pourris, les actionnaires des grandes surfaces

PETITIONS :
"Qu’ils soient adultes ou nouveau-nés, les animaux faibles, blessés ou malades n’ont aucune valeur économique et sont alors laissés à l’agonie dans des souffrances atroces au beau milieu des animaux vivants, ou bien ils sont entassés encore vivants dans les conteneurs de cadavres."


Si vous etiez un porc ...
Le modèle d'elevage français :


et pourtant ces mêmes français vont acheter ces porcs d'élevages dans leur grandes surfaces !!!
cherchez l'erreur ...
Devenez Vegan !

La viande de porc en chine (article M. Tarrier)

Pour comprendre le délire alimentaire qui régit la consommation carnée, l'exemple du porc en Chine est révélateur. 
Chaque seconde ce sont 19 porcs qui y sont abattus et consommés, soit 
600 millions de cochons tués chaque année. La Chine élève 689 millions de porcs, soit près de la moitié de la population porcine mondiale puisque sur 4 tonnes produites dans le monde, une tonne est consommée dans ce pays. La viande de porc, qui représente les trois quarts de la consommation de viande en Chine, est en hausse constante : un Chinois mange en moyenne 39,3 kilogrammes de viande de porc chaque année, contre 19,7 kilogrammes en 1990, viande qui est littéralement bourrée de produits chimiques toxiques.
Visiter un élevage de cochons, notamment en Chine, est l'expérience la plus traumatisante qui soit. Les éleveurs s’arrangent pour que tous les porcelets naissent pile le même jour et donc leurs mères sont piquées aux œstrogènes et à l’ocytocine pour synchroniser la gestation et la mise bas. Les truies étant programmées pour avoir 17 ou 18 porcelets, et non plus une dizaine comme dans la nature, un bricolage génétique a permis d'obtenir des truies avec le nombre adéquat de tétines. Comme elles ne bougent jamais et restent confinées jour et nuit dans leurs cases surélevées au-dessus de leurs déjections, on les bourre d’anti-inflammatoires et d’antibiotiques pour que les petits porcelets ne tombent pas malades. Les métaux utilisés dans ces élevages et dans l'alimentation sont le zinc, le sulfate de cuivre, le chrome, voire l'arsenic, par exemple pour rendre la peau des animaux plus brillante. Parmi les colorants de la viande, on retrouve la gamme des Sudan, colorants synthétiques qui ne sont plus autorisés depuis 1995 dans l'Union européenne car ils se dégradent dans le corps humain en amines, dont certaines sont hautement cancérogènes. Plus d'une dizaine de vaccins sont administrés aux porcelets contre seulement 4 en Europe (contre la grippe porcine, la maladie d'Aujeszky, la fièvre aphteuse et les streptocoques). La prise de comprimés pour la toux est systématique et les antibiotiques sont administrés sans surveillance officielle : sulfamides, quinolones, tétracyclines, macrolides... Enfin les dopants musculaires sont devenus la règle avec le salbutamol, ou ventoline (un bronchodilatateur), la ractopamine (un additif bêta-agoniste permettant d’obtenir de la viande plus maigre et plus protéinée) et le chlorhydrate de clenbutérol (autre substance active bêta-agoniste à action anti-catabolique sur la masse sèche ce qui revient à grossir tout en séchant, ce dernier qui sert à augmenter la masse musculaire des porcs et à éliminer les graisses est un produit formellement interdit par l'Agence mondiale antidopage.





L'antibiorésistance
Selon l’Institut de veille sanitaire, 50 % des antibiotiques produits dans le monde sont destinés aux animaux, pour les soigner ou favoriser leur croissance. La production mondiale d'antibiotiques vétérinaires est estimée à 27.000 tonnes (Source : Barber & Associates, 2003). En 2009, dernières statistiques apparemment disponibles, 2923 kilos d'antibiotiques vétérinaires étaient vendus chaque jour en France, soit plus de 1067 tonnes pour l'année et, plus parlant, 34 g par seconde. 44 % de ce tonnage étaient à destination des porcs et plus de 22 % pour la volaille.
Les bactéries sont présentes partout et l'antibiorésistance se transmet de l'animal à l'homme principalement par l'environnement. Outre le développement d'une antibiorésistance, les antibiotiques sont à l'origine de l’apparition de bactéries qui peuvent être rejetées dans l’environnement via les excréments animaux, contaminer l’eau et bien sûr la viande.



Article à propos de l'usage des antibiotiques :

"viens dîner, j'ai cuisiné du porc aux antibiotiques"


mercredi 6 novembre 2013

TAUROMACHIE


La vidéo visible sur cette page de la FLAC a été à plusieurs reprises supprimée par You Tube suite à des demandes d'internautes soucieux d'en empêcher la diffusion.

Il y a quelques jours elle a de nouveau été censurée.

Chers censeurs aficionados inutile de vous fatiguer. Ces images sont sauvegardées et peuvent être remises en ligne à tout moment sur des réseaux vidéo variés.

Vous perdez votre temps... Mais ces actions visant à cacher la vérité de la corrida démontrent que la question de la présence des enfants en tant qu'acteurs ou spectateurs de la tauromachie est un sujet extrêmement sensible, capable de fédérer bien au delà des rangs de l'anti-corrida : le cauchemar de l'aficion...


cliquez pour voir la vidéo : Enfance pervertie..


toutes ces atrocités mêlant des enfants toreros ont lieu, loin des regards, dans les écoles taurines françaises, qui sont subventionnées avec l’argent des contribuables, à leur insu… Et pendant ce temps là, on ose fermer des établissements scolaires dans certaines régions de France…
La corrida, c’est cela aussi, IL NE FAUT JAMAIS L’OUBLIER !
Pour des raisons éthiques et dans le cadre de la protection de l’enfance, nous espérons, à la veille des élections municipales françaises, que les candidats de chaque parti politique se prononceront et se positionneront sur ce scandale absolu et insupportable qui dénature l’enfance !
AVT_Albert-Jacquard_7052Si, le grand humaniste Albert Jacquard, anticorrida notoire qui vient de nous quitter avait vu de telles images, il aurait été saisi d’effroi !  La FLAC en profite pour lui rendre hommage. Sa parole nous manquera beaucoup…

lundi 4 novembre 2013

Et si les bonobos étaient de grands humanistes ?


Le Point.fr - Publié le  - Modifié le 

Le primatologue Frans de Waal montre que la racine de la morale des hommes et de leurs religions est à chercher dans leur condition de mammifère. Rencontre.


Propos recueilis par Marion Coquet :Quel est le point commun entre l'humanité dépeinte par Boschdans Le jardin des délices et une communauté de bonobos ? Entre les commandements de Dieu et les bâillements contagieux des chimpanzés ou des singes ? Le primatologue Frans de Waal étudie depuis trois décennies les manifestations de l'empathie chez les mammifères en général, et les grands singes en particulier. Dans son dernier livre, Le bonobo, Dieu et nous (éditions Les Liens qui libèrent), malicieusement sous-titré "à la recherche de l'humanisme chez les primates", il va plus loin et inclut les religions elles-mêmes dans ses réflexions sur les origines animales de la moralité. 
Le Point.fr : Comment avez-vous commencé à travailler sur l'empathie chez les grands singes ? 
Frans de Waal : J'étudie depuis longtemps leurs processus de réconciliation : celui qui perd un conflit est approché par les autres qui le touchent, le caressent, lui font des baisers. J'ai assisté, un jour, à un colloque où intervenait Carolyn Zahn-Waxler, pionnière des recherches sur l'empathie chez les enfants. Elle décrivait, chez des petits de moins de deux ans, des comportements extrêmement similaires à ceux que j'avais observés : spontanément, ils embrassaient leurs proches mal en point, leur demandaient comme ils allaient, etc. C'est ensuite que j'ai commencé à réfléchir sur la moralité, justement parce qu'elle ne peut, selon moi, exister sans empathie. 
Cette idée fait-elle l'objet aujourd'hui d'un consensus parmi les scientifiques ? 
En 1996, lorsque j'ai publié mon premier livre sur le sujet, Le bon singe, la notion d'empathie chez les animaux était très controversée. Elle a été depuis mise en évidence chez les souris, les rats, les éléphants... Tous les mammifères, en réalité, manifestent une sensibilité aux émotions des autres. 
Est-ce le rapport mère-enfant qui est essentiel ici ? 
La plupart des scientifiques le pensent, en effet. Il faut que la mère réagisse aux signaux de ses petits lorsqu'ils sont en danger, sans quoi elle risque de les perdre. Ce qui explique que l'on constate plus d'empathie chez les femelles que chez les mâles. Ce qui permet de comprendre, aussi, le rôle de l'ocytocine dans les interactions sociales (des expériences ont été menées dans lesquelles les sujets se montraient davantage prêts à prêter main-forte à autrui après avoir inhalé cette hormone, sécrétée notamment par la femme pendant l'accouchement et l'allaitement, NDLR). 
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À trois ans, Vic, un bonobo mâle du zoo de Cincinnati, s'est lié d'amitié avec un garçon du même âge qui venait le voir chaque semaine, emmené par son père. Le singe et l'enfant se regardaient dans les yeux à travers la vitre et on voyait bien qu'ils étaient amis, selon la photographe Marian Brickner. © Marian Brickner
Quelle est la spécificité des bonobos ?
Ils sont les plus empathiques des primates. Il existe entre eux très peu de violence, et une grande sensibilité aux émotions des autres. Des observations très impressionnantes ont été faites, à ce sujet, sur les jeunes du sanctuaire de Kinshasa. Certains d'entre eux sont des orphelins, dont les mères ont été tuées par des chasseurs. D'autres sont nés en captivité. Or, de même que les orphelins humains peinent à contrôler leurs émotions et à répondre à celles des autres ou à les consoler lorsqu'ils sont affectés, les jeunes bonobos privés de leur mère consolent peu les autres jeunes et sont rapidement stressés. Lorsqu'ils perdent un conflit, ils peuvent crier pendant plusieurs minutes quand les autres se calment au bout de quelques secondes. 
Pourquoi avoir voulu introduire, dans ce débat sur les origines de la moralité, la question de la religion ?
Aux États-Unis, elle est beaucoup plus discutée, et surtout de façon beaucoup plus passionnée qu'enEurope en général et en France en particulier. On vous dira, ainsi, qu'il est impossible d'être moral sans être croyant, que sans Dieu nous serions livrés au règne de l'égoïsme et de la cruauté. Je crois, pour ma part, que la religion a été une étape. Elle a sans doute été très importante pour la construction des sociétés humaines : si elle est présente partout, c'est qu'elle a un intérêt social, qu'elle permet aux groupes humains de fonctionner harmonieusement. Durkheim parlait ainsi de son "utilité laïque". Mais je ne suis pas certain qu'elle soit toujours nécessaire dans le monde et pour les sociétés d'aujourd'hui.
Vous ne posez entre l'empathie animale et la moralité humaine qu'une différence de degré.
En effet. Mais les choses sont bien sûr beaucoup plus complexes chez nous. La moralité humaine ne peut, je crois, exister sans l'empathie. Cela ne signifie pas qu'on puisse l'y réduire. Chez les primates, on retrouve certaines de nos bases émotionnelles, dans la résolution des conflits, l'attention aux autres ou le sens de la justice. Un singe à qui l'on demande de faire un exercice et que l'on récompense avec du concombre refusera par exemple de coopérer s'il constate que son camarade, pour le même effort, reçoit du raisin, un mets de choix.
L'empathie que vous observez chez les animaux n'existe cependant qu'au sein d'un groupe.
C'est vrai, bien que certaines espèces, comme les bonobos, les dauphins ou les chiens, puissent, par exemple, la manifester à l'égard d'autres animaux : on a vu des baleines d'espèces différentes combattre ensemble contre une orque qui attaquait le petit de l'une d'elles, ou des dauphins sauver des hommes. Certaines espèces cependant, comme les chimpanzés, sont extrêmement xénophobes. L'empathie, à l'évidence, a d'abord évolué dans et pour les groupes.
Deux femelles chimpanzés s'enlacent en regardant un violent combat au sein de leur communauté © Frans de Waal
Vous décrivez dans votre livre certains tests, mais vous évoquez plus souvent des observations que vous avez réalisées parmi des groupes de singes... N'atteint-on pas ici les limites du vérifiable ?
On ne peut en effet pas savoir ce que les animaux ressentent. De même, d'ailleurs, que les tout petits enfants ne mettent pas de mots sur les raisons pour lesquelles ils consolent leurs pairs. Mais nous sommes si proches des grands singes que l'on peut à juste titre supposer que des comportements similaires ont des causes similaires. En outre, certaines expériences sont possibles. On sait, par exemple, qu'un être humain est sensible au stress d'autrui : son taux de cortisol, l'hormone du stress, augmente en même temps que celui de la personne stressée. On est aujourd'hui en train de tester la même chose sur des souris. D'autres recherches expérimentales sur le comportement, comme les bâillements contagieux, peuvent montrer également cette perméabilité aux émotions.
Vous évoquez également le rapport des grands singes à la mort, et aux phénomènes naturels. Que sait-on à ce sujet ?
Les primates comprennent, je crois, très bien la mort des autres, ils savent qu'il s'agit d'un changement définitif. Mais cela ne signifie pas qu'ils la lient à leur propre disparition : nous ignorons ce qu'il en est. Je parle par exemple dans mon livre des manifestations de consternation d'un groupe dont un membre meurt et, à l'opposé, d'un singe qui était condamné et qui, à aucun moment de sa maladie, n'a changé de comportement ni n'a semblé "déprimé" par la perspective de sa fin. Cela m'intéressait de poser cette question, parce que l'une des explications souvent données à l'apparition des religions dans les sociétés humaines est ce rapport à la mort, et à la perspective de ce que l'esprit devient après la disparition du corps. 
Je parle, pour ce qui est des phénomènes naturels, de sortes de "danses de la pluie" observées à plusieurs reprises chez les grands singes. Elles ont encore été peu étudiées, mais l'on pourrait parfaitement tester les réactions des primates à des bouleversements inhabituels de leur environnement.
Votre livre a-t-il provoqué des résistances ? 
Les critiques les plus dures sont paradoxalement venues des athées - à cause de ce passage où j'imagine un bonobo s'adresser à eux pour leur dire que cette question de la religion n'est, au fond, pas si importante... Certains croyants, à l'inverse, m'ont dit qu'ils n'étaient pas opposés à mes propos, parce que leur religion supposait, également, une tendance à l'empathie et à la justice présente dans le coeur ou l'esprit des hommes.

Frans de Waal, Le bonobo, Dieu et nous, éditions Les Liens qui libèrent, 363 pages, 23,80 euros.