lundi 25 novembre 2013

La viande de porc en chine (article M. Tarrier)

Pour comprendre le délire alimentaire qui régit la consommation carnée, l'exemple du porc en Chine est révélateur. 
Chaque seconde ce sont 19 porcs qui y sont abattus et consommés, soit 
600 millions de cochons tués chaque année. La Chine élève 689 millions de porcs, soit près de la moitié de la population porcine mondiale puisque sur 4 tonnes produites dans le monde, une tonne est consommée dans ce pays. La viande de porc, qui représente les trois quarts de la consommation de viande en Chine, est en hausse constante : un Chinois mange en moyenne 39,3 kilogrammes de viande de porc chaque année, contre 19,7 kilogrammes en 1990, viande qui est littéralement bourrée de produits chimiques toxiques.
Visiter un élevage de cochons, notamment en Chine, est l'expérience la plus traumatisante qui soit. Les éleveurs s’arrangent pour que tous les porcelets naissent pile le même jour et donc leurs mères sont piquées aux œstrogènes et à l’ocytocine pour synchroniser la gestation et la mise bas. Les truies étant programmées pour avoir 17 ou 18 porcelets, et non plus une dizaine comme dans la nature, un bricolage génétique a permis d'obtenir des truies avec le nombre adéquat de tétines. Comme elles ne bougent jamais et restent confinées jour et nuit dans leurs cases surélevées au-dessus de leurs déjections, on les bourre d’anti-inflammatoires et d’antibiotiques pour que les petits porcelets ne tombent pas malades. Les métaux utilisés dans ces élevages et dans l'alimentation sont le zinc, le sulfate de cuivre, le chrome, voire l'arsenic, par exemple pour rendre la peau des animaux plus brillante. Parmi les colorants de la viande, on retrouve la gamme des Sudan, colorants synthétiques qui ne sont plus autorisés depuis 1995 dans l'Union européenne car ils se dégradent dans le corps humain en amines, dont certaines sont hautement cancérogènes. Plus d'une dizaine de vaccins sont administrés aux porcelets contre seulement 4 en Europe (contre la grippe porcine, la maladie d'Aujeszky, la fièvre aphteuse et les streptocoques). La prise de comprimés pour la toux est systématique et les antibiotiques sont administrés sans surveillance officielle : sulfamides, quinolones, tétracyclines, macrolides... Enfin les dopants musculaires sont devenus la règle avec le salbutamol, ou ventoline (un bronchodilatateur), la ractopamine (un additif bêta-agoniste permettant d’obtenir de la viande plus maigre et plus protéinée) et le chlorhydrate de clenbutérol (autre substance active bêta-agoniste à action anti-catabolique sur la masse sèche ce qui revient à grossir tout en séchant, ce dernier qui sert à augmenter la masse musculaire des porcs et à éliminer les graisses est un produit formellement interdit par l'Agence mondiale antidopage.





L'antibiorésistance
Selon l’Institut de veille sanitaire, 50 % des antibiotiques produits dans le monde sont destinés aux animaux, pour les soigner ou favoriser leur croissance. La production mondiale d'antibiotiques vétérinaires est estimée à 27.000 tonnes (Source : Barber & Associates, 2003). En 2009, dernières statistiques apparemment disponibles, 2923 kilos d'antibiotiques vétérinaires étaient vendus chaque jour en France, soit plus de 1067 tonnes pour l'année et, plus parlant, 34 g par seconde. 44 % de ce tonnage étaient à destination des porcs et plus de 22 % pour la volaille.
Les bactéries sont présentes partout et l'antibiorésistance se transmet de l'animal à l'homme principalement par l'environnement. Outre le développement d'une antibiorésistance, les antibiotiques sont à l'origine de l’apparition de bactéries qui peuvent être rejetées dans l’environnement via les excréments animaux, contaminer l’eau et bien sûr la viande.



Article à propos de l'usage des antibiotiques :

"viens dîner, j'ai cuisiné du porc aux antibiotiques"


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